Conseils santé en kinésithérapie

Posté par Institut Kiné Paris

Publié le 01 mai 2018

Modifié le 25 novembre 2021

Tout savoir sur la fracture de l’avant bras

Ce sont des fractures fréquentes chez l’enfant (fracture en bois vert) et l’adulte. Ces fractures ont souvent des lésions articulaires associées au coude ou au poignet. Le traitement est quasiment toujours chirurgical suivi d’une kinésithérapie précoce s’étendant sur 4 mois qui permet de retrouver une vie normale.

ANATOMIE

L’avant bras est composé du radius et de l’ulna.

Le radius :

Le radius est un os long, grêle en haut et large en bas. On décrit une tête radiale qui s’articule avec l’humérus en haut et l’ulna en dedans. La diaphyse radiale subit une courbure qui est à l’origine du mouvement de pronation et supination.
L’extrémité inférieure du radius, large, s’articule en dedans avec l’ulna et en bas avec le massif carpien pour former le poignet.
Les fractures du radius représente 25% des fractures de l’avant bras.

L’ulna :

C’est le nom du cubitus en nouvelle nomenclature anatomique. On décrit une extrémité supérieure, large et massive qui s’articule avec l’humérus en haut, et le radius en dehors. La diaphyse est grêle et sans particularité. La tête ulnaire constitue l’extrémité inférieure et s’articule avec le radius en dehors et le disque articulaire du radius en bas. Elles représentent 20% des fractures de l’avant bras.

EXAMEN CLINIQUE

L’examen clinique est réduit à l’inspection du malade. L’avant bras et raccourci et présente une angulation pathologique. La mobilisation active est impossible et l’impotence fonctionnelle est totale. Le malade se présente avec l’attitude des traumatisés du membre supérieur.
Il faut rechercher d’emblée des complications immédiates comme l’ouverture cutanée (fracture ouverte) et les lésions vasculaires et nerveuses.

BILAN IMAGERIE

La radiographie permet de confirmer le diagnostic.
Les clichés comportent une vue de face, de dos et des 2 profils. Les clichés englobent obligatoirement le coude et le poignet. Les images seront prises avec un coude en supination et en pronation si possible.

Le plus souvent il s’agit d’une fracture des 2 os de l’avant-bras. Il ne faut pas retenir le diagnostic de fracture isolée du radius ou de l’ulna. Il faut systématiquement rechercher une fracture de Monteggia, c’est à dire la fracture de l’ulna + luxation de la tête radiale, ou une fracture de Galeazzi, c’est à dire la fracture du radius + la luxation de l’articulation radio-ulnaire distale.

Chez l’enfant il s’agit de fracture en bois vert où la corticale osseuse est intacte. Les douleurs sont parfois inexistantes. C’est la perturbation fonctionnelle qui attire l’attention sur une éventuelle lésion osseuse qui serait passée inaperçue.

TRAITEMENTS

Le traitement est chirurgical avec la réalisation d’une ostéosynthèse soit à foyer ouvert (plaques vissées), soit à foyer fermé (enclouage centro-médullaire, embrochage) + attelle de repos articulée postérieure.
La rééducation est commencée d’emblée après l’opération.
Chez l’enfant ou dans les cas de fracture non déplacée un traitement orthopédique est proposé par une immobilisation par plâtre antébrachio-palmaire.

Traitement kinésithérapique :

La rééducation des fractures des 2 os de l’avant bras s’étend sur une période de 4 à 6 mois. La rééducation des fractures doit être suffisamment intense pour ne pas laisser le coude et le poignet s’enraidir, tout en étant douce et progressive pour éviter les complications liées à une rééducation trop intense (débricolage de l’ensemble foyer-montage, algodystrophie, douleurs). La récupération des amplitudes articulaires suit le plan suivant : d’abord la flexion extension du coude, puis la supination et enfin la pronation car c’est le mouvement qui crée le plus de contraintes sur les 2 os de l’avant bras puisque ces derniers se chevauchent et se croisent lors de la pronation. Plus les lésions sont nombreuses et associées et plus les techniques de mobilisation devront être douces et les bras de levier raccourcis.

Phase non consolidée : La durée de la consolidation est fonction des traits de fracture mais en règle générale elle dure 2 mois.

Objectifs thérapeutiques :

  • réduire l’oedème et l’hématome post traumatique
  • entretenir les amplitudes articulaires actives de l’épaules et des doigts
  • surveiller le confort du malade sous plâtre et prévenir un syndrome de Volkman
  • réduire les douleurs et prévenir toute augmentation de douleur
  • entretenir la contractilité des muscles autour de l’avant bras
  • rétablir les schémas fonctionnels pour permettre une autonomie rapide dans les gestes de la vie quotidienne
  • prévenir une algodystrophie de la main nécessitant un traitement

Techniques thérapeutiques utilisées :

  • massages décontracturants et à visée circulatoire
  • drainage lymphatique manuel
  • mobilisation passives, active aidée et actives dans les secteurs non douloureux et de moindre contraintes pour le foyer montage
  • travail musculaire en con-contraction des muscles de l’avant bras pour obtenir une poutre composite favorisant la consolidation osseuse
  • travail des schémas fonctionnels du coude de force et du coude de finesse en association avec la main et l’épaule
  • travail avec des chaînes cinétiques série et parallèle ouverte, semi fermée
    éducation thérapeutique du malade

Phase consolidée : La consolidation est objectivée sur une radiographie de contrôle à 2 mois

Objectifs thérapeutiques :

  • restaurer l’amplitude totale en flexion, extension, pronation et supinatio
  • augmenter les charges de travail musculaire pour progressivement
  • écupérer la force et l’endurance musculaire
  • utter contre la raideur du coude et du poignet
  • réentrainement à l’effort
  • réathlétisation

Techniques thérapeutiques utilisées :

  • massages décontracturants et proprioceptifs de l’ensemble du membre supérieur
  • techniques de gain d’amplitude
  • mobilisations spécifiques du coude, des 2 os de l’avant bras et du poignet pour restaurer la physiologie articulaire
  • utilisation d’exercices musculaires en progression pour restaurer la force
  • travail spécifique sur l’endurance musculaire pour prévenir la fatigabilité accrue qui peut rester séquellaire
  • exercices d’appuis sur la main progressifs
  • travail fonctionnel en augmentant progressivement les charges et le nombre de répétitions
  • programme de préparation physique générale et spécifique puis travail sur le geste sportif pour adapter la rééducation au malade

Article rédigé par IK

IK est un réseau de cabinets de kinésithérapie avec une équipe de praticiens hyper spécialisés pour une prise en charge complète au même endroit.

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