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Les entorses du doigt sont des traumatismes fréquents, notamment chez les sportifs. Elles correspondent à l’allongement d’un ligament qui peut aller jusqu’à la déchirure. On parle alors d’entorse grave. Le plus souvent le doigt se « retourne à l’envers », entraînant une déchirure de la plaque palmaire.
Les deux extrémités osseuses de nos articulations ne sont pas en contact mais séparées par un coussin aqueux, le liquide synovial, qui assure une mobilité sans frottement. Celles-ci sont maintenues entre elles de l’intérieur vers l’extérieur :
L’entorse des doigts est un traumatisme fréquent chez les sportifs, en particulier dans les sports de ballon, ou simplement lors d’une chute avec réception sur la main. Elle correspond à un étirement ou un allongement d’un ligament qui peut aller jusqu’à sa déchirure complète. Elle ne doit pas être confondue avec la luxation qui se caractérise par la perte de contact des deux surfaces articulaires au niveau d’un doigt, et qui lèse aussi les ligaments.
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Après le traumatisme, le blessé ressent généralement une douleur importante associée à une impotence fonctionnelle du doigt. Une ecchymose bleutée apparaît souvent face palmaire en regard de l’articulation blessée.
L’examen est bilatéral et comparatif. Il est parfois difficile à cause de la douleur et peut être répété si besoin après 48h d’immobilisation. La palpation met en évidence, selon les cas, une douleur antérieure (plaque palmaire), latérale (ligaments latéraux) ou postérieure (insertion de la bandelette médiane de l’extenseur).
A la mobilisation, on recherche une instabilité avec luxation ou subluxation, ou un défaut de convergence des doigts en flexion, traduisant une entorse grave avec rupture capsulo-ligamentaire imposant une prise en charge chirurgicale. Un défaut d’extension active de l’articulation interphalangienne proximale témoigne d’une désinsertion de la bandelette médiane.
On recherche enfin une laxité antérieure avec hyperextension passive, ou latérale en flexion ou extension.
Une radiographie du doigt permettra d’écarter une luxation ou une fracture du doigt et de savoir si l’entorse s’accompagne d’un arrachement osseux qui peut survenir lors de traumatismes plus importants. Cet arrachement témoigne de l’importance du traumatisme, mais il n’est pas préjudiciable et ne modifie pas le traitement.
L’échographie est faite en cas de difficulté à distinguer une entorse bénigne d’une entorse grave à l’examen ou chez les sujets hyperlaxes.
Le but du traitement est de favoriser la consolidation des ligaments et de retrouver une articulation mobile et stable. Les douleurs peuvent être soulagées par un traitement antalgique approprié, et peuvent persister durant 3 à 6 mois après le traumatisme pour ne devenir que des douleurs climatiques (lors d’une météo humide notamment).
Le plus souvent, le traitement consiste à attacher le doigt traumatisé avec le doigt voisin (« syndactylie »), qui sert de tuteur et l’accompagne dans ses mouvements, sans imposer d’immobilisation stricte. Dans certains cas, une attelle peut être proposée pendant quelques jours. Par la suite, en cas enraidissement résistant à la rééducation, on peut proposer une opération de libération des tendons voire des articulations (ténolyse voire téno-arthrolyse), afin de détruire les adhérences et de faciliter leur coulissement.
Une intervention chirurgicale est exceptionnelle, réservée en général aux doigts chroniquement instables ou secondairement enraidis.
L’attitude thérapeutique suivante, déterminée à partir de l’examen clinique et d’imagerie, peut être proposée pour les entorses récentes des ligaments latéraux :
Le traitement est habituellement orthopédique par immobilisation plâtrée stricte un mois car une instabilité séquellaire entraîne des troubles de la pince pollicidigitale.
Le testing, après une éventuelle réduction, permet de définir l’attitude thérapeutique qui, devant une lésion stable sans subluxation, reste orthopédique, pour devenir chirurgicale en cas de forme irréductible, parfois liée à l’interposition de l’appareil extenseur, ou en cas de rupture du court extenseur. Une stabilisation articulaire temporaire doit être associée en cas de subluxation persistante de P1.
Si le fragment osseux fait plus de 20% de la surface articulaire, il s’agit alors d’une fracture articulaire de traitement chirurgical. Le testing doit se faire en tension des ligaments, c’est-à-dire en flexion de la MP à 60°. Si le blessé est capable d’avoir une extension active complète, un traitement par syndactylie est suffisant, pour 3 à 6 semaines en fonction de la gravité. En l’absence d’extension complète, une suture chirurgicale est préférée car il existe alors une composante de rotation dans l’articulation non contrôlée par la syndactylie.
La raideur, principale complication, doit être prévenue par une mobilisation la plus précoce possible, l’immobilisation antalgique ne devant jamais dépasser quelques jours. Si la mobilité est normale, une mobilisation immédiate est conseillée. S’il existe une instabilité dans un seul plan, une mobilisation immédiate en syndactylie ou dans une orthèse limitant l’hyperextension est proposée, en protégeant le doigt pendant 4 à 6 semaines.
S’il existe une laxité dans les deux plans, la syndactylie est insuffisante et une orthèse est nécessaire à porter 45 jours avec reprise du sport un mois plus tard. Si l’extension du doigt est incomplète, il faut impérativement suspecter une lésion de la bandelette centrale de l’extenseur (boutonnière) et proposer une anesthésie locale du doigt pour tester l’appareil extenseur.
Par la suite, il est possible d’avoir recours à un kinésithérapeute pour récupérer plus rapidement la mobilité du doigt, et d’utiliser également des attelles thermoformées sur mesure permettant une mobilisation efficace du doigt. La récupération complète de la mobilité articulaire peut prendre plusieurs mois.
Phase 1 (de J0 à J30) : récupération et entretien des amplitudes articulaires :
Phase 2 (après J30) : récupération de la fonctionnalité
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