Kinésithérapie respiratoire

Qu’est-ce que la kinésithérapie respiratoire ?

La kinésithérapie respiratoire désigne un ensemble de techniques visant à désobstruer le nez et désencombrer les bronches. En pratique, il s’agit de manœuvres externes, généralement manuelles, qui ont pour principal effet d’augmenter l’élimination des sécrétions ; ce qui permet d’améliorer la respiration en libérant les voies.

Surtout connue pour le traitement de la bronchiolite du nourrisson, cette technique est employée aussi bien sur des enfants que sur des adultes, pour une grande variété de troubles respiratoires.

Quelles sont les indications de la kinésithérapie respiratoire ?

La kiné respiratoire est indiquée pour le traitement des pathologies respiratoires obstructives de l’enfant et de l’adulte. Concrètement, cela signifie qu’elle améliore des symptômes tels que la toux, l’encombrement ou encore les difficultés à l’effort. Ses principales indications sont :

• La bronchite ou la bronchiolite du nourrisson
• La broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO)
• L’asthm
• L’insuffisance respiratoire
• L’emphysème pulmonaire
• La pleurésie
• Le pneumothorax
• La pneumonie
• La dilatation bronchique

La kinésithérapie respiratoire pour le désencombrement des bronches chez le nourrisson est bien connue. Toutefois, depuis fin 2019, elle n’est plus recommandée par la Haute Autorité de Santé. En effet, la littérature scientifique manque de preuves en faveur de cette technique, même si empiriquement, les enfants se sentent mieux après les séances.

Quels sont les bienfaits de la kinésithérapie respiratoire ?

Si vous souffrez d’une maladie respiratoire, les séances de kinésithérapie peuvent vous apporter de solides améliorations en termes de qualité de vie. L’intérêt de technique est multiple, puisqu’elle permet notamment :

• De faciliter l’expectoration
• D’améliorer la fonction respiratoire
• De repérer les éventuels signes d’une aggravation

Selon votre motif de consultation, vous pouvez aussi avoir besoin d’une rééducation respiratoire. L’objectif de cette rééducation est de vous apprendre les bons mouvements pour obtenir la respiration la plus efficace et la moins fatigante possible. En effet, quand on souffre d’insuffisance respiratoire, la synchronisation des mouvements est altérée, ce qui entraîne divers problèmes comme une respiration haute, l’utilisation de muscles respiratoires accessoires, un rythme de respiration accéléré…avec au final un retentissement important sur tous les efforts de la vie quotidienne. La rééducation respiratoire permet de conscientiser ces problèmes, puis d’automatiser progressivement leur correction.

Dans la continuité de ces améliorations, la réhabilitation à l’effort fait le lien avec vos activités quotidiennes ; il s’agit d’une rééducation visant des efforts spécifiques, comme par exemple la marche et les escaliers. L’idée est de vous apprendre à coordonner votre respiration et trouver votre rythme idéal, pour augmenter peu à peu vos capacités et votre autonomie.

En somme, au-delà du seul traitement des symptômes, la kinésithérapie respiratoire vous permet de mieux vivre votre pathologie au quotidien.

Comment se déroulent les séances de kiné respiratoire ?

Les séances de kinésithérapie respiratoire peuvent beaucoup varier selon la pathologie traitée, et l’âge du patient. Dans tous les cas, un bilan diagnostic est effectué au début de votre prise en charge, pour savoir si les soins sont faisables, quelles techniques sont les plus appropriées, et quels objectifs peuvent être atteints. En effet, selon votre état de santé et vos capacités, toutes les techniques et tous les exercices ne sont pas appropriés !

C’est seulement après ce bilan initial que la prise en charge peut commencer. Les manipulations sont généralement manuelles, mais certains thérapeutes utilisent aussi des appareils ; pendant que vous recevez le soin, vous pouvez être assis, semi-allongé ou totalement allongé.

Il est difficile d’évaluer la durée moyenne d’une séance de kiné respiratoire. En effet, d’un patient à l’autre, celle-ci peut beaucoup varier : l’importance de l’encombrement bronchique, et votre état de fatigue, peuvent notamment augmenter la durée des soins.

Pour aller plus loin…

A qui m’adresser pour des séances de kiné respiratoire ?

Comme tous les actes de kinésithérapie, cette technique est soumise à prescription médicale. En général, c’est votre médecin traitant ou votre pneumologue qui vous prépare une ordonnance, avec un nombre défini de séances. Tous les kinésithérapeutes sont formés aux techniques de kinésithérapie respiratoire ; mais certains d’entre eux ont suivi une formation complémentaire plus spécialisée.

Quelles sont les techniques employées ?

Il existe plusieurs techniques de kinésithérapie respiratoire, certaines étant plutôt réservées aux nourrissons et aux enfants, et d’autres aux adultes. Les techniques les plus courantes sont la ventilation et le drainage. Il s’agit de techniques manuelles qui permettent d’obtenir un volume important à l’inspiration, pour que l’expiration puisse engendrer des sécrétions. Les vibrations manuelles et les techniques de “clapping” (percussions) ne sont quasiment plus utilisées, en raison du manque de preuves concernant leur efficacité, et des possibles effets néfastes sur les jeunes enfants.

La kinésithérapie respiratoire est-elle dangereuse pour les nourrissons ?

En novembre 2019, la Haute Autorité de Santé a publié de nouvelles recommandations pour la prise en charge de la bronchiolite des nourrissons. Le recours systématique à la kinésithérapie respiratoire y est mis en question, car dans bien des cas, elle ne serait pas indispensable. Mais cela ne veut pas dire que cette technique est dangereuse ! En effet, le rôle du kinésithérapeute ne se limite pas au désencombrement des bronches ; la prise en charge du bébé commence toujours par un examen minutieux, qui vient compléter le diagnostic du médecin et permet au kiné de choisir les techniques les plus appropriées. Il effectue aussi des tests pour s’assurer que l’enfant accepte bien les contraintes de la séance. Enfin, il faut savoir que les pleurs du bébé ne signifient pas que l’acte est douloureux ! Il s’agit d’une réaction normale, qui ne doit pas vous inquiéter.