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Posté par Institut Kiné Paris

Publié le 25 juin 2020

Modifié le 02 septembre 2024

Qu’est-ce que le syndrome myofascial ?

Vous souffrez d’une douleur permanente et intense ? Il s’agit peut-être du syndrome de douleur myofasciale.

Le syndrome de douleur myofasciale (SDM) : définition

Le syndrome de douleur myofasciale, abrégé SDM, est une douleur musculosquelettique locale et référée perçue comme étant profonde et constante. Il se caractérise par des points de déclenchement ou trigger points, dans n’importe quelle partie du corps. On parle de douleur référée pour désigner une douleur qui est ressentie à un endroit différent de celui où se trouve la dysfonction.

Que sont les trigger points ?

Les trigger points (point gâchette/déclenchement en français) sont des nœuds musculaires, responsables de dysfonctions du mouvement et du syndrome myofascial. Les nœuds musculaires se localisent au niveau de la plaque motrice d’un muscle (lieu de transmission entre le nerf et le muscle).

Tous les muscles du corps peuvent présenter des trigger points ou noeuds musculaires. Ceux-ci peuvent notamment causer des céphalées, des cervicalgies,des lombalgies, des douleurs pelviennes ou encore un mal de dos… Sans traitement adéquat par un kinésithérapeute, le nœud musculaire peut provoquer une douleur chronique diminuant votre qualité de vie.

Il existe deux types de trigger points :

  • Le trigger point actif : point de déclenchement qui provoque spontanément une douleur profonde, sans qu’il y ait besoin de le toucher
  • Le trigger point passif : point de déclenchement provoquant une douleur seulement à la palpation

Rappels anatomiques, biomécaniques et physiologiques

Le muscle se fixe sur l’os à travers un tendon. C’est cette structure qui permet la mobilité d’un membre. Les muscles nous permettent donc non seulement de bouger, mais aussi de tenir des positions fixes durant des heures (par exemple, lorsque l’on est debout, ou que l’on travaille devant son ordinateur). En effet, que vous le sentiez ou non, les muscles sont en constante activité tout au long de notre journée ; si ce n’était pas le cas, nous nous écroulerions.

Or, sur le long terme, une mauvaise posture peut créer des trigger points et des modifications morphologiques. L’origine du trigger point réside dans une sur-utilisation du muscle, lorsque la contraction du muscle dépasse de 30% à 50% de son effort maximal.. Cela peut faire suite à un stress mécanique ou psychologique. Le processus est le suivant : les fibres musculaires se contractent, les tissus reçoivent moins d’oxygène, et des noeuds musculaires se forment, qui sécrètent de molécules nociceptives (responsables de la douleur).

Symptômes du syndrome Myofascial

Les personnes sujettes aux trigger points ressentent généralement une douleur très aigüe et très localisée, s’accompagnant d’une douleur référée moins localisée (à distance du trigger point). Cette douleur est perçue à l’étirement.

Diagnostic des douleurs myofasciales

Par un kinésithérapeute

Le diagnostic du syndrome myofascial par un kinésithérapeute se fait par palpation du trigger point. Celle-ci provoque une douleur qui correspond à celle que le patient ressent dans la vie quotidienne.

La fibre musculaire sur laquelle se trouve le trigger point est tendue. Une stimulation mécanique de celui-ci provoque aussi un « spasme local », c’est-à-dire la sensation que le muscle « saute » entre les doigts. Une douleur à l’étirement est notée, ainsi qu’une réduction de l’amplitude de mouvement. Ces lésions musculaires provoquent à terme une faiblesse musculaire.

Par l’imagerie

Il existe divers outils pour le diagnostic des trigger points par imagerie.
Les ultrasons montrent notamment que le trigger point se présente avec une zone hypoéchoègne (c’est-à-dire qu’il ne renvoie pas les ultrasons de l’échographie, ce qui donne une zone sombre). L’échographie Doppler montre quant à elle une diminution du flux sanguin au niveau des trigger points.

Le traitement du syndrome myofascial en kinésithérapie

Le kiné propose diverses techniques invasives ou non invasives pour traiter le syndrome de douleur myofasciale (SDM) :

Le Dry Needling

Cette technique est fréquemment utilisée pour une destruction rapide du noeud musculaire. L’application du Dry needling nécessite une compétence particulière de la part du kinésithérapeute : celui-ci insère une aiguille (en sous-cutané) au niveau du trigger point, et vient détruire le noeud par petits à-coups. Le dry needling ne nécessite pas d’anesthésie locale, mais il peut être douloureux.

En détruisant le noeud, le dry needling crée une lésion, et oblige le corps à revasculariser une zone qui était antérieurement peu vascularisée. Il permet aussi une reconstruction de la fibre musculaire.

Parmi les traitements non-invasifs, les kinésithérapeutes utilisent différents types de massages. Ceux-ci ont pour but d’éliminer le trigger point, et de revasculariser la zone lésée.

La compression ischémique

Cette technique de massage provoque une destruction par hypoxie (manque d’oxygène) d’une partie de la fibre musculaire, avec un regain d’afflux sanguin. La compression ischémique est couramment utilisée pour le traitement du syndrome myofascial. Il est bon de savoir qu’elle provoque une douleur en début de massage. Le kinésithérapeute masse de façon répétitive, jusqu’à disparition de la douleur à la palpation.

Le massage de libération par pression

C’est une technique qui s’apparente à la compression ischémique. Elle est sous-douloureuse, et la palpation est maintenue tout au long du traitement. Le kinésithérapeute traite avec une pression progressive, de façon lente ; il retire la pression lorsqu’il sent un relâchement de la fibre.

Le massage transversal profond (massage de type Cyriax)

Ce massage est douloureux. Le kinésithérapeute vient masser le muscle en profondeur, perpendiculairement aux fibres musculaires.

Le « Stretch and spray »

Cette technique consiste à alterner entre l’étirement du muscle, et la vaporisation de froid sur la musculature. Elle est particulièrement recommandée pour les enfants.

En complément de ces divers massages, le soulagement des douleurs myofasciales en kinésithérapie s’accompagne aussi d’étirements musculaires. En effet, les étirements permettent une libération d’endorphines, ce qui est très efficace diminuer les douleurs musculaires liées aux trigger points.

Conclusion et conseils pratiques

Les douleurs myofasciales apparaissent aussi bien chez les personnes sédentaires que chez les sportifs. Une mauvaise posture, ou sur-utilisation des muscles, sont souvent à l’origine de l’apparition de ces nœuds.

Le patient peut lui-même prendre en charge une partie du traitement, en surveillant sa posture et la sollicitation de ses muscles. Des étirements réguliers sont également conseillés.

Le traitement kinésitherapeutique des trigger points se fait en général en deux étapes.

  • La première consiste à réduire la douleur en éliminant le nœud musculaire
  • La deuxième est une rééducation fonctionnelle et posturale afin d’éviter toutes récidives.

L’automassage vous sera aussi enseigné, pour soulager votre douleur.

Lors des séances de kinésithérapie, beaucoup de temps est consacré à l’élimination des douleurs, grâce aux différentes techniques citées plus haut. Dans un second temps, il est très important de corriger vos habitudes de vies et vos mauvaises postures à travers des exercices physiques permettant :

  • Une meilleure synergie musculaire
  • Une correction posturale durable
  • Un meilleur mouvement, dans la limite des capacités de vos muscles

Votre kiné est là pour vous accompagner dans ce travail à court et long terme, afin d’améliorer votre bien-être physique.

Article rédigé par IK

IK est un réseau de cabinets de kinésithérapie avec une équipe de praticiens hyper spécialisés pour une prise en charge complète au même endroit.

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