Sport et kinésithérapie

Posté par Institut Kiné Paris

Publié le 12 janvier 2017

Modifié le 02 septembre 2024

Syndrome de l’essuie-glace : symptômes et traitement

Le syndrome de l’essuie-glace est une douleur de la face externe du genou, bien connue des adeptes de la course à pied. Plus rarement, elle peut aussi concerner les cyclistes et pratiquants de la marche rapide. Quels sont les mécanismes d’apparition de cette pathologie ? Comment la reconnaître, et la traiter efficacement pour éviter les récidives ?

Syndrome de l’essuie-glace : définition et causes

Aussi appelé syndrome de la bandelette ilio-tibiale ou tendinite du fascia-lata, le syndrome de l’essuie glace apparaît généralement chez des sujets sportifs.

Définition et mécanisme en cause

Le syndrome de l’essuie-glace correspond à une inflammation de la bandelette ilio-tibiale, c’est-à-dire de la bandelette fibreuse qui s’étend de la partie externe de la hanche jusqu’au tibia (au niveau du genou). Elle longe donc la partie externe de la cuisse, et relie les muscles fessiers ainsi que le tenseur du fascia lata. Sa principale fonction est la stabilisation du genou lorsqu’il est fléchi, notamment pendant la marche et la course.

Dans son trajet, la bandelette ilio-tibiale rencontre le condyle fémoral externe, c’est-à-dire une des extrémités inférieures du fémur, qui se trouve à hauteur du genou. Lors des mouvements de flexion/extension du genou, elle vient frotter sur le condyle : la répétition des mouvements de flexion/extension, typique de la course, induit donc des frottements répétés, ce qui à terme peut entraîner une inflammation de la bandelette, cause de douleurs au genou.

On appelle ce phénomène le syndrome de l’essuie-glace, car les frottements répétés de la bandelette ilio-tibiale rappellent le mouvement des essuie-glaces d’une voiture (elle se place en avant du condyle lors de l’extension de la jambe, et en arrière lors de la flexion).

Contexte d’apparition et causes

Le syndrome de l’essuie-glace est la deuxième lésion la plus fréquente chez les coureurs à pied ; il se rencontre particulièrement chez les coureurs de fond, en raison de la répétition du mouvement. Peuvent également en souffrir les adeptes du vélo et de la marche rapide, mais cela reste beaucoup plus rare.

Mécaniquement, c’est le frottement excessif de la bandelette sur le condyle du fémur qui explique les douleurs ; c’est pourquoi ce syndrome très répandu chez les runners admet pour cause numéro 1 le surentraînement : courses trop longues, trop fréquentes, ou encore impact trop intense.

Mais le syndrome de l’essuie-glace est généralement multifactoriel, c’est-à-dire qu’il s’explique aussi par un ensemble de causes biomécaniques, anatomiques ou encore liées aux habitudes d’entraînement du sportif. Ces différents facteurs de risque viennent s’ajouter à la pratique excessive de la course pour favoriser la survenue de l’inflammation. On peut notamment mentionner :

  • Un mauvais choix de chaussures
  • Des troubles morphologiques du pied (pied creux, pied plat ou tourné vers l’intérieur)
  • Des problématiques de posture (bassin, membres inférieurs)
  • La course sur une chaussée bombée
  • Une mauvaise préparation physique
  • Des antécédents de traumatismes (fracture, entorse…)

Les symptômes dU syndrome de l’essuie-glace

Comment reconnaître le syndrome de l’essuie-glace, et le distinguer des autres douleurs du genou ? Comment est réalisé le diagnostic du médecin ?

Symptômes

Le signe le plus important et caractéristique de cette pathologie est une douleur localisée sur la face externe du genou, au-dessus de l’articulation entre le fémur et le péroné. Quel que soit le sport pratiqué, elle apparaît généralement lors de la course, et se développe progressivement.

Cette douleur est souvent ressentie et décrite comme un blocage ou une brûlure ; elle se manifeste d’abord pendant l’effort, disparaît avec le repos, et resurgit à la moindre sollicitation. Elle peut varier en intensité, de la simple gêne à la forte douleur pouvant provoquer l’arrêt de la course. Dans certains cas, la douleur irradie jusqu’au niveau de la hanche. Non prise en charge, elle apparaît de plus en plus tôt à chaque reprise de l’exercice.

Diagnostic

Le diagnostic du syndrome de l’essuie-glace est relativement simple ; il se base sur un examen clinique accompagné d’un interrogatoire du patient. Le médecin cherche surtout à connaître :

  • La localisation de la douleur (partie terminale du fascia lata)
  • Son mode d’apparition (course ou marche active)
  • Son contexte d’apparition (après un temps d’effort, et soulagée au repos)

Deux tests dynamiques peuvent être réalisés pour confirmer le diagnostic :

  • Le test de Renne (mouvements de flexion/extension dans un angle de 30 à 40°, en appui unipodal sur la jambe lésée)
  • Le test de Noble (pression exercée au niveau de la face externe du condyle, supposée réveiller une douleur lorsque la flexion du genou atteint un angle d’au moins 30°)

La plupart du temps, pour un syndrome de l’essuie-glace, vous ne passerez aucun examen d’imagerie médicale. Ceux-ci sont indiqués lorsqu’une autre pathologie est suspectée.

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Traitement et prévention du syndrome de l’essuie-glace chez les sportifs

Avant que vous puissiez reprendre la course à pied ou le sport que vous pratiquez, le traitement du syndrome de l’essuie-glace se fait en deux temps :

  • Un premier temps qui consiste à soulager la douleur, pendant la phase aiguë de la blessure
  • Un deuxième temps qui consiste en un traitement de fond avec des séances de rééducation, pour corriger les facteurs de risque et prévenir les récidives

La deuxième phase du traitement nécessite généralement de consulter un ou plusieurs spécialistes (kinésithérapeute, ostéopathe et/ou podologue).

Repos et traitement de la douleur

Dans un premier temps, si vous souffrez du syndrome de l’essuie-glace, vous devez impérativement respecter une phase de repos sportif, pour limiter les sollicitations de votre genou. Cette pause est généralement comprise entre deux et trois semaines, et permet de traiter localement la douleur et l’inflammation. Cela en passe notamment par :

  • L’application de glace sur la zone douloureuse, plusieurs fois par jour (la glace ne doit pas toucher directement la peau, mais être enveloppée dans un linge ou une serviette)
  • Des étirements musculaires et des massages transversaux profonds (pour un traitement plus efficace et plus rapide, il est conseillé de consulter un kinésithérapeute, qui pourra aussi avoir recours à des techniques de physiothérapie)
  • Éventuellement, l’application de pommade anti-inflammatoire

Traitement de fond et rééducation

Lorsque la phase aigüe touche à sa fin et que la douleur a diminué, l’objectif du traitement est ensuite de corriger les anomalies posturales et/ou morphologiques les plus susceptibles d’avoir causé le syndrome de l’essuie-glace. Cette seconde phase s’accompagne inévitablement d’une rééducation, qui permet ensuite un retour progressif à l’effort.

Pour corriger les déformations et mauvais positionnements du pied, qui entraînent une sur-sollicitation du genou pendant la course, il est recommandé de consulter un podologue. Celui-ci pourra réaliser des semelles orthopédiques sur mesure afin d’éviter un retour des douleurs.

L’ostéopathie peut également vous aider dans cette phase du traitement, pour rééquilibrer votre posture et les différentes articulations, dans une approche globale (bassin, chevilles, genoux).

Enfin, il est souvent nécessaire de se faire accompagner par un kinésithérapeute, qui vous montrera les exercices adéquats à réaliser pour renforcer vos muscles et rééquilibrer vos appuis. Dans le cadre d’un syndrome de l’essuie-glace, le renforcement musculaire est surtout centré sur le développement des muscles de la jambe et de la hanche (ischio-jambiers, rotateurs de la hanche, muscles du mollet).

Reprise sportive

Après un syndrome de l’essuie-glace, la reprise de la course à pied doit se faire de manière très progressive. Dès lors que la phase aiguë est passée, vous pouvez commencer par reprendre une activité sans impact, comme par exemple la natation. Les entraînements doivent ensuite être repris de manière ralentie, toujours adaptée à l’évolution de votre guérison. Un kinésithérapeute du sport, spécialisé dans les pathologies liées à la pratique sportive, peut vous accompagner dans les différentes phases de réadaptation à l’effort.

Pour prévenir les récidives, veillez également à ne pas négliger les échauffements avant chaque séance, et à pratiquer des étirements réguliers. Enfin, il est toujours bon de vérifier la qualité de vos chaussures, et d’en changer en cas d’usure importante.

Article rédigé par IK

IK est un réseau de cabinets de kinésithérapie avec une équipe de praticiens hyper spécialisés pour une prise en charge complète au même endroit.

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